Le beau et ses traductions, Les quatre définitions du beau dans le Hippias majeur de Platon
EAN13
9791035107307
Éditeur
Publications de la Sorbonne
Date de publication
Collection
La philosophie à l’œuvre
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le beau et ses traductions

Les quatre définitions du beau dans le Hippias majeur de Platon

Publications de la Sorbonne

La philosophie à l’œuvre

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Le terme prépon (πρέπον) ne signifie pas seulement le convenable, mais encore
la brillance - Homère l’emploie, par exemple, pour dire d’Hector qu’il «
brillait » parmi les guerriers troyens (« o d’éprepe kai dia pantôn », Iliade,
XII, 104). Prépein (Πρέπειν) se dit ici d’un héros qui parmi ses semblables se
distingue, sans doute parce qu’il convient plus qu’eux à la fonction
guerrière, mais surtout parce qu’il est plus éclatant. C’est la nuance
métaphorique qu’il faut saisir ici. Leconte de l’Isle traduit : « Il les
surpassait tous. » Mais la prééminence d’Hector n’est pas une question de
taille : Hector est plus considérable que les autres, il est splendide. Selon
la première définition de Socrate, le beau serait donc l’éclat d’une splendeur
exubérante ; et cette traduction, voire cette interprétation, change le sens
du Hippias majeur du tout au tout. La convenance concerne la bonne proportion,
l’harmonie, comme Chauvet et Saisset le soulignent, en bons classicistes
français du xixe siècle. Cette définition de la beauté peut éventuellement
avoir un sens dans le contexte de l’art français du xviie siècle et de son
académie où l’on apprenait les canons de proportion simplifiés des Italiens du
xvie siècle, mais elle n’a aucun rapport avec les discussions de l’académie
platonicienne.
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