Is that madness ? les organes de la folie romantique

Entre le trouble psychique qui se répète dans le temps ou l’accès de démence, occurrence singulière semblable à un moment d’égarement dans un esprit en crise, la folie est l’objet d’une obsession philosophique, historique et littéraire constante. Ce que les romantiques anglais disent ou pensent de la folie varie selon les approches et les connaissances, parfois approximatives, dans le domaine de la médecine et de la science, en lien avec d’autres conditions, plus ou moins maladives, qui lient la littérature au monde de l’étrange?: la mélancolie, la fureur, la dépression, la schizophrénie, l’angoisse, la psychose, l’hypocondrie, le délire... Cet ouvrage collectif, rédigé en français et en anglais, retrace l’itinéraire, dans la folie, de William Gilbert à Emily Brontë, de Mary Wollstonecraft à Mary Shelley. L’expression de cette folie, telle que nous la concevons dans ce volume d’articles, se veut le reflet d’un romantisme organique, l’organe de réflexion (au sens anglais de reflection) d’un organisme malade ou en reconstruction, miroir des fonctionnements de la pensée comme de l’anatomie des arts. À la fois fictive, esthétisée, sublimée parfois, mais aussi biographique, touchant à la sphère de l’intime, la folie romantique contient en elle les restes d’un traumatisme mais aussi la promesse d’une vision, d’une autre forme de prise de conscience riche d’horizons nouveaux.Caroline Bertonèche, spécialiste du romantisme britannique, est Maître de Conférences à l’Université de Grenoble-Alpes. Denis Bonnecase, membre senior de l’Institut Universitaire de France, est professeur de littérature britannique à l’Université de Grenoble-Alpes.