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Conseillé par Yv7 novembre 2019
Harry, qu'on devine accueilli dans un centre pour adultes en situation de handicap raconte ses journées et son souhait d'aller vivre sur la lune. D'ailleurs, pour mener à bien son projet de voyage, il construit sa propre fusée grâce aux rouleaux de papier toilette que son copain Jacky récupère dans tout l'établissement. Harry partira avec son chat Toby. Pour propulser son engin, il lorgne sur le moteur de l’aspirateur de la femme de ménage.
Construit comme une sorte de journal écrit à la première personne, ce roman est d'une douceur et d'un optimisme fous, même lorsqu'il aborde des sujets tragiques comme la mort ou l'absence. Harry est dépourvu de second degré et quelques situations ou remarques génèrent le sourire : "Quand quelque chose dont j'ai éperdument envie ne se produit pas, je me console en l'imaginant. J'ai fermé les yeux et je me suis retrouvé les pieds dans la neige, devant le plus beau feu d'artifice qui soit. J'ai manqué le bouquet final parce que l'homme en blanc est entré dans la chambre juste avant pour m'apporter mes médicaments. Il a touché mon front et s'est écrié : "Il fait encore bien chaud là-dedans !" Je lui ai dit que c'était normal, qu'on venait tout juste de tirer un feu d'artifice dans ma tête." (p. 50/51)
Avec légèreté, poésie et beaucoup d'amour pour son héros et ceux qui l'entourent, Guillaume Siaudeau écrit un court et beau roman qui devrait réjouir les plus grincheux, leur donner le sourire et, au moins pour quelques instants --car je peux les rejoindre sur une éventuelle critique sur la légèreté et l'évaporation rapide des effets bénéfiques du livre-, leur faire voir la vie du bon côté. Pour les optimistes, eh bien, c'est une goutte de plus de plaisir à garder ou partager.