- EAN13
- 9782072311833
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 10/2016
- Collection
- Bibliothèque des Histoires
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Moderne sans être occidental. Aux origines du Japon aujourd'hui
Pierre-François Souyri
Gallimard
Bibliothèque des Histoires
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 26,00
On a longtemps confondu la modernité avec la forme prise par le développement
historique des sociétés occidentales. Selon Pierre-François Souyri, l’histoire
récente montre au contraire que la modernité telle que nous la concevions
n’était que l’aspect particulier d’un phénomène mondial. Au Japon, elle a
émergé au moins autant de la pensée japonaise et chinoise que de concepts
venus d'Occident : dans les années 1880, la lutte pour la liberté et les
droits du peuple et pour un régime constitutionnel s’abreuve des classiques
chinois plus que des idées rousseauistes ; celle contre la destruction de la
nature par le système industriel puise ses inspirations dans une cosmologie de
l’harmonie entre l’homme et l’univers ; le féminisme, qui apparaît dès les
années 1910, trouve certaines de ses référence dans le shintô ; et le premier
socialisme se nourrit d’une vision du monde largement confucéenne. Par ses
remplois d’idéologies du passé, la modernisation japonaise oblige à
relativiser le statut exemplaire de l’expérience occidentale. Cette
modernisation a de fait fonctionné autant comme le rejet du modèle occidental
que comme son adoption. Pourtant, son rythme et les questionnements qu’elle
suscite ont été identiques à ceux de l’Occident. Pierre-François Souyri peut
dès lors poser ce souriant paradoxe : une grammaire commune de la modernité
peut-elle puiser à des sources différentes?
historique des sociétés occidentales. Selon Pierre-François Souyri, l’histoire
récente montre au contraire que la modernité telle que nous la concevions
n’était que l’aspect particulier d’un phénomène mondial. Au Japon, elle a
émergé au moins autant de la pensée japonaise et chinoise que de concepts
venus d'Occident : dans les années 1880, la lutte pour la liberté et les
droits du peuple et pour un régime constitutionnel s’abreuve des classiques
chinois plus que des idées rousseauistes ; celle contre la destruction de la
nature par le système industriel puise ses inspirations dans une cosmologie de
l’harmonie entre l’homme et l’univers ; le féminisme, qui apparaît dès les
années 1910, trouve certaines de ses référence dans le shintô ; et le premier
socialisme se nourrit d’une vision du monde largement confucéenne. Par ses
remplois d’idéologies du passé, la modernisation japonaise oblige à
relativiser le statut exemplaire de l’expérience occidentale. Cette
modernisation a de fait fonctionné autant comme le rejet du modèle occidental
que comme son adoption. Pourtant, son rythme et les questionnements qu’elle
suscite ont été identiques à ceux de l’Occident. Pierre-François Souyri peut
dès lors poser ce souriant paradoxe : une grammaire commune de la modernité
peut-elle puiser à des sources différentes?
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