- EAN13
- 9782226222930
- Éditeur
- Albin Michel
- Date de publication
- 21/05/2013
- Collection
- Evolution de l'humanité Poche
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le Génie grec dans la religion
André Boulanger, Louis Gernet
Albin Michel
Evolution de l'humanité Poche
Autre version disponible
Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui
ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant
l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres
influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes
essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien
des points restent obscurs, mais il semble certain qu'« une bonne part de la
religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds
primitif qui se reconnaît là ». C'est aussi de ces époques lointaines que
datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront
d'« intérêt national », comme Delphes.
Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ;
elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une
certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant
mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe.
Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au
demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur.
La période hellénistique, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs,
on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un « travail
souterrain ». Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès
des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion
personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Égypte, la Mésopotamie
et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera
le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce
temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes
apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée
atteindra à l'universalisme.
ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant
l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres
influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes
essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien
des points restent obscurs, mais il semble certain qu'« une bonne part de la
religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds
primitif qui se reconnaît là ». C'est aussi de ces époques lointaines que
datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront
d'« intérêt national », comme Delphes.
Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ;
elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une
certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant
mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe.
Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au
demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur.
La période hellénistique, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs,
on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un « travail
souterrain ». Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès
des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion
personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Égypte, la Mésopotamie
et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera
le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce
temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes
apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée
atteindra à l'universalisme.
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