Les Mythes chrétiens, de la Renaissance aux Lumières
EAN13
9782226341815
Éditeur
Albin Michel
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les Mythes chrétiens, de la Renaissance aux Lumières

Albin Michel

Indisponible
Les historiens de l'Occident sous-estiment l'importance du sacré aux origines
de la modernité. On chante encore la Renaissance comme l'avènement à la raison
d'une humanité enfin maîtresse d'elle-même. La vénération de l'humanisme amène
à exagérer le sens critique dont auraient fait preuve les XVIe et XVIIe
siècles, et à y découvrir à tort les racines du relativisme contemporain. En
réalité, la révolution scientifique naissante ne pénétra que peu à peu les
consciences. Elle dut alors se substituer, dans les esprits, au règne absolu
de la théologie qui correspondait à la totalité du savoir. Vision d'ensemble
de l'univers, celle-ci tenait lieu à la fois de physique et de morale,
d'histoire et de géographie, d'économie, de psychologie et de sociologie.
Moins connaissance de Dieu que mise en situation de l'homme, elle lui
fournissait un certain nombre de vérités fondamentales sous la forme de mythes
puissants.

Jacques Solé le montre dans cet ouvrage érudit et profond, à propos de trois
thèmes essentiels : le mythe de la fin de l'histoire (attente de la fin du
monde et espérance d'une « nouvelle Jérusalem »), le mythe de l'unité de
l'humanité (la « famille d'Adam » en marche vers le salut à travers les
différents âges du monde), enfin le mythe d'une connaissance universelle (tout
un arsenal de croyances irrationnelles ou de pratiques magiques rendant compte
à la fois des superstitions populaires et des aspects savants de la dévotion,
qui se rattachent au même univers mental). Ces croyances collectives qui
caractérisent l'ancien christianisme rapprochent sa conception de l'univers de
celle des autres civilisations traditionnelles. Le début des Temps Modernes,
dans l'histoire de l'Occident, marque ainsi le dernier moment où son
interprétation du temps, de l'espace et de l'existence fut dominée par une
pensée de type magique, inséparable de la religion avant le XVIIIe siècle.
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