- EAN13
- 9782246768197
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 17/03/2010
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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-
Papier - Grasset 15,80
« Du beau, on n’a cessé, au fil des siècles, de remettre en question les
critères et les conceptions ; de faire varier les définitions. Mais s’est-on
jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir
dire simplement : « le beau » ? A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle
enfoui « le beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre
métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour
l’unitaire de l’ « idée » ; comme aussi, en retour, nous frappant d’effroi –
d’émoi – par son absolu faisant irruption à même le visible. Seule issue
restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un
salut. Or la pensée chinoise n’a pas isolé – abstrait – « le beau ». En
faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d’autres possibles ne se
rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d’autres
fécondités que l’art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut
rencontrer. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l’épuisent :
pour le rendre à son étrangeté. » François Jullien
critères et les conceptions ; de faire varier les définitions. Mais s’est-on
jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir
dire simplement : « le beau » ? A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle
enfoui « le beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre
métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour
l’unitaire de l’ « idée » ; comme aussi, en retour, nous frappant d’effroi –
d’émoi – par son absolu faisant irruption à même le visible. Seule issue
restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un
salut. Or la pensée chinoise n’a pas isolé – abstrait – « le beau ». En
faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d’autres possibles ne se
rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d’autres
fécondités que l’art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut
rencontrer. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l’épuisent :
pour le rendre à son étrangeté. » François Jullien
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