Symphonia, La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu'à Origène
EAN13
9782251911328
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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Symphonia

La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu'à Origène

Les Belles Lettres

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Très tôt dans la littérature grecque apparaît l’idée que certains textes «
résonnent » entre eux et que d’autres, au contraire, sont en dissonance. Les
commentateurs des Classiques postulent leur harmonie parfaite pour les éditer
ou pour les interpréter, tandis qu’ils s’interrogent sur leur accord ou leur
désaccord avec d’autres auteurs. Dans l’écriture de l’histoire, l’accord des
sources est souvent allégué comme un critère de vérité. Les philosophes
réfléchissent à la concorde ou au dissentiment qui règnerait chez les grands
maîtres, dans les écoles qu’ils ont fondées, ou entre courants philosophiques.
Les juifs puis les chrétiens poursuivent ce questionnement sur la concorde des
textes et des doctrines en l’appliquant au texte biblique, dans son rapport à
lui-même ou aux textes non bibliques. À la volonté d’interpréter, de
comprendre et de juger s’ajoute au cours du temps un souci de systématisation
qui s’impose de plus en plus aux lettrés de l’Antiquité, mais qui ne fera
jamais disparaître l’intention profonde de ces réflexions sur l’accord :
établir la vérité des textes ou des idées qu’ils sont censés exprimer. Cet axe
fondamental de la pensée grecque, qui culmine dans l’oeuvre du chrétien
Origène (v. 185-v. 254), n’est donc pas seulement au coeur de la genèse du
comparatisme et du concordisme comme attitudes intellectuelles. Lié à une
certaine représentation de la vérité, pensée comme fille du consensus, il
constitue une page essentielle dans l’histoire de nos pratiques de
véridiction, écrite par des « païens », des juifs puis des chrétiens, qui, au-
delà de leurs divergences religieuses, étaient tous des auteurs grecs. Ce
livre est consacré à la préhistoire d’une histoire plus longue. Il s’arrête
juste avant l’apparition du néoplatonisme et quelques décennies avant le «
siècle d’or » de la patristique, deux traditions qui, l’une du côté païen,
l’autre du côté chrétien, écriront une autre page des rapports entre concorde
et vérité.
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