- EAN13
- 9782251919577
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 02/02/2024
- Collection
- Les Belles Lettres / essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Ils l'ont dit avant nous
Présence des classiques
Pierre Laurens
Les Belles Lettres
Les Belles Lettres / essais
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Papier - Belles Lettres 17,50
Trente-six ans avant le livre de Jean Paulhan intitulé Les Fleurs de Tarbes ou
la terreur dans les Lettres, qui analysait un phénomène imprégnant les avant-
gardes littéraires, l’idée de la littérature comme lieu de la subjectivité
absolue, André Gide rappelait que l’homme n’est pas une île et que c’est en
cédant à l’« influence » de forces étrangères qu’il a des chances de découvrir
du neuf en lui-même. Parallèlement, après que la philologie eut fait la part
belle à la recherche des sources, la critique allait mettre au point une
théorie plus large, baptisée du nom d’intertextualité, posant que tout texte
peut se lire comme l’intégration et la transformation d’un ou de plusieurs
hypo-textes. Parmi le vaste champ d’influences qui irrigue le monde littéraire
sous les multiples formes que peut prendre la relation de texte à texte, il
est un filon dont on a reconnu depuis longtemps la fonction matricielle :
c’est la Classical tradition, explorée par Gilbert Highet dans un maître-livre
paru en 1957 et couvrant de larges pans de l’influence gréco-latine sur la
littérature européenne. Dans un champ limité à ce que le philosophe Rémi
Brague appelle, en 1992, la « Voie romaine », l’auteur de ce livre, inspiré
par les mots de Dante célébrant l’auteur de l’Énéide, « cette source qui ouvre
un si grand fleuve de langage » (Enfer, I, 79), a voulu offrir non pas un
inventaire mais, à titre incitatif, un éventaire des forces à l’œuvre dans ce
processus d’appropriation créatrice d’un héritage.
la terreur dans les Lettres, qui analysait un phénomène imprégnant les avant-
gardes littéraires, l’idée de la littérature comme lieu de la subjectivité
absolue, André Gide rappelait que l’homme n’est pas une île et que c’est en
cédant à l’« influence » de forces étrangères qu’il a des chances de découvrir
du neuf en lui-même. Parallèlement, après que la philologie eut fait la part
belle à la recherche des sources, la critique allait mettre au point une
théorie plus large, baptisée du nom d’intertextualité, posant que tout texte
peut se lire comme l’intégration et la transformation d’un ou de plusieurs
hypo-textes. Parmi le vaste champ d’influences qui irrigue le monde littéraire
sous les multiples formes que peut prendre la relation de texte à texte, il
est un filon dont on a reconnu depuis longtemps la fonction matricielle :
c’est la Classical tradition, explorée par Gilbert Highet dans un maître-livre
paru en 1957 et couvrant de larges pans de l’influence gréco-latine sur la
littérature européenne. Dans un champ limité à ce que le philosophe Rémi
Brague appelle, en 1992, la « Voie romaine », l’auteur de ce livre, inspiré
par les mots de Dante célébrant l’auteur de l’Énéide, « cette source qui ouvre
un si grand fleuve de langage » (Enfer, I, 79), a voulu offrir non pas un
inventaire mais, à titre incitatif, un éventaire des forces à l’œuvre dans ce
processus d’appropriation créatrice d’un héritage.
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