- EAN13
- 9782262108564
- Éditeur
- Perrin
- Date de publication
- 22/08/2024
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Perrin 24,00
Carnets et lettres de kamikazés à la veille de leur dernier envol, 1944-1945
"Chère Seiko,
Ton grand frère, en tant que pilote des forces spéciales d'assaut
Pour devenir une digue dans le Pacifique doit partir combattre.
Jusqu'à présent je n'ai rien fait de ce que doit faire un frère aîné,
pardonne-moi.
Avec force, gentillesse et joyeusement aussi, suis bien l'enseignement de
Maman et de ta grande sœur.
Et sois dévouée envers elles pour nous deux
Moi, je te protègerai toujours depuis le ciel."
"Père, la chance est avec moi. Car j'ai trouvé le lieu où mourir. Oui, c'est
dans cet endroit que je mourrai. Au fond de mon cœur je n'ai qu'un seul désir,
donner ma vie, et j'irai jusqu'au bout. J'accomplirai mon devoir. Je tomberai
avec panache en remplissant ma tâche de soldat de l'Empire."
Depuis la dernière décennie, on assiste au Japon à un regain d'intérêt pour
les kamikazés, ces pilotes japonais qui, dans la dernière phase de la Seconde
Guerre mondiale, à partir d'octobre 1944, se précipitèrent avec leur avion
chargé d'une bombe sur les navires de guerre américains. Si après la guerre du
Pacifique, par censure et autocensure, le sujet a été tabou, voilà
qu'aujourd'hui les universités organisent des expositions de leurs derniers
écrits, et que les musées sortent de leurs réserves de nouvelles missives
jamais montrées jusque-là, attirant un afflux de visiteurs.
Après un rappel historique sur la création et l'entrée en action officielle
des tokubetsu-kōgeki-tai, ou " corps spéciaux d'assaut ", Christian Kessler
présente ici près de 80 lettres, poèmes et testaments inédits de kamikazés,
traduits avec l'aide d'Émilie Champmont : autant de documents exceptionnels et
touchants rédigés juste avant leur départ pour leur ultime mission.
Accompagnés parfois de phanères (cheveux, ongles) comme autant de reliques,
ces écrits sont destinés essentiellement à leur famille ; ce lien épistolaire
est encouragé par les autorités, qui, au préalable, effectuent un tri et une
forte censure. Les Japonais, qui avaient suivi de près la guerre totale de
1914-1918 en Europe, avaient en effet noté à quel point ces derniers échanges
avaient joué un rôle dans la résistance des combattants. Il s'agit en réalité
" d'enrôler aussi l'arrière " dans un soutien psychologique.
Mais pour les kamikazés, les lettres sont aussi et avant tout la
matérialisation du difficile renoncement à la vie qu'ils doivent effectuer.Il
leur faut partir en paix avec eux-mêmes et avec leur famille. Des regrets, des
hésitations, des pleurs, il y en a, bien sûr, mais finalement tout est fait
pour atteindre l'idéal d'une acceptation froide et lucide de son destin, en
route vers le sanctuaire shintoïste Yasukuni, temple du militarisme, " où
l'attendent ceux qui l'ont précédé pour l'accueillir avec des cris de joie ".
Un recueil unique et exceptionnel.
"Chère Seiko,
Ton grand frère, en tant que pilote des forces spéciales d'assaut
Pour devenir une digue dans le Pacifique doit partir combattre.
Jusqu'à présent je n'ai rien fait de ce que doit faire un frère aîné,
pardonne-moi.
Avec force, gentillesse et joyeusement aussi, suis bien l'enseignement de
Maman et de ta grande sœur.
Et sois dévouée envers elles pour nous deux
Moi, je te protègerai toujours depuis le ciel."
"Père, la chance est avec moi. Car j'ai trouvé le lieu où mourir. Oui, c'est
dans cet endroit que je mourrai. Au fond de mon cœur je n'ai qu'un seul désir,
donner ma vie, et j'irai jusqu'au bout. J'accomplirai mon devoir. Je tomberai
avec panache en remplissant ma tâche de soldat de l'Empire."
Depuis la dernière décennie, on assiste au Japon à un regain d'intérêt pour
les kamikazés, ces pilotes japonais qui, dans la dernière phase de la Seconde
Guerre mondiale, à partir d'octobre 1944, se précipitèrent avec leur avion
chargé d'une bombe sur les navires de guerre américains. Si après la guerre du
Pacifique, par censure et autocensure, le sujet a été tabou, voilà
qu'aujourd'hui les universités organisent des expositions de leurs derniers
écrits, et que les musées sortent de leurs réserves de nouvelles missives
jamais montrées jusque-là, attirant un afflux de visiteurs.
Après un rappel historique sur la création et l'entrée en action officielle
des tokubetsu-kōgeki-tai, ou " corps spéciaux d'assaut ", Christian Kessler
présente ici près de 80 lettres, poèmes et testaments inédits de kamikazés,
traduits avec l'aide d'Émilie Champmont : autant de documents exceptionnels et
touchants rédigés juste avant leur départ pour leur ultime mission.
Accompagnés parfois de phanères (cheveux, ongles) comme autant de reliques,
ces écrits sont destinés essentiellement à leur famille ; ce lien épistolaire
est encouragé par les autorités, qui, au préalable, effectuent un tri et une
forte censure. Les Japonais, qui avaient suivi de près la guerre totale de
1914-1918 en Europe, avaient en effet noté à quel point ces derniers échanges
avaient joué un rôle dans la résistance des combattants. Il s'agit en réalité
" d'enrôler aussi l'arrière " dans un soutien psychologique.
Mais pour les kamikazés, les lettres sont aussi et avant tout la
matérialisation du difficile renoncement à la vie qu'ils doivent effectuer.Il
leur faut partir en paix avec eux-mêmes et avec leur famille. Des regrets, des
hésitations, des pleurs, il y en a, bien sûr, mais finalement tout est fait
pour atteindre l'idéal d'une acceptation froide et lucide de son destin, en
route vers le sanctuaire shintoïste Yasukuni, temple du militarisme, " où
l'attendent ceux qui l'ont précédé pour l'accueillir avec des cris de joie ".
Un recueil unique et exceptionnel.
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