- EAN13
- 9782271141248
- Éditeur
- CNRS éditions
- Date de publication
- 28/04/2022
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Donner vie au royaume - Grossesses et maternités à la Cour, XVIIe-XVIIIe siècle
Pascale Mormiche
CNRS éditions
Histoire
Autre version disponible
-
Papier - "CNRS Éditions" 27,00
" Vous nous en devez un " : les questions de la fécondité et de la maternité
se posent de manière aiguë dans les familles royales et princières françaises,
tant celles-ci doivent répondre à l'impératif de la loi salique, la reine
n'étant vraiment reconnue dans sa fonction qu'après avoir enfanté.
Étudier les grossesses des princesses et des reines, depuis la consommation du
mariage jusqu'à l'accouchement, le retour de couches et les premiers mois de
l'enfant, permet de rendre compte de la centralité de cet objet à la cour. Les
corps de ces femmes sont scrutés quotidiennement, afin d'y déceler les signes
de la gestation d'un héritier pour le royaume. Les retards de règles sont une
affaire publique, commentés jusque dans les ambassades européennes. Les
ventres arrondis deviennent un outil politique pour fédérer les sujets autour
de prières et de cérémonies religieuses, pour retarder une décision,
détourner, parfois, le regard de l'opinion.
L'auteure montre également comment circulent les savoirs sur la grossesse et
la maternité qui se constituent aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ceux des sages-
femmes et chirurgiens accoucheurs d'abord, qui rivalisent pour ausculter et
accompagner ces parturientes. Et ceux des princesses elles-mêmes, ensuite, qui
échangent directement certaines de leurs connaissances et expériences, parfois
au-delà des frontières. La cour apparaît alors comme un véritable laboratoire
des pratiques périnatales.
Dans ce passage de l'intime, non au public, mais à l'officiel, l'auteure
repense le rôle (politique) des reines qui tentent de faire respecter leur
pudeur, négocient avec l'étiquette, voire mettent en place des pratiques de
restriction des naissances pour ne plus être pour le royaume des " moules à
enfants ".
se posent de manière aiguë dans les familles royales et princières françaises,
tant celles-ci doivent répondre à l'impératif de la loi salique, la reine
n'étant vraiment reconnue dans sa fonction qu'après avoir enfanté.
Étudier les grossesses des princesses et des reines, depuis la consommation du
mariage jusqu'à l'accouchement, le retour de couches et les premiers mois de
l'enfant, permet de rendre compte de la centralité de cet objet à la cour. Les
corps de ces femmes sont scrutés quotidiennement, afin d'y déceler les signes
de la gestation d'un héritier pour le royaume. Les retards de règles sont une
affaire publique, commentés jusque dans les ambassades européennes. Les
ventres arrondis deviennent un outil politique pour fédérer les sujets autour
de prières et de cérémonies religieuses, pour retarder une décision,
détourner, parfois, le regard de l'opinion.
L'auteure montre également comment circulent les savoirs sur la grossesse et
la maternité qui se constituent aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ceux des sages-
femmes et chirurgiens accoucheurs d'abord, qui rivalisent pour ausculter et
accompagner ces parturientes. Et ceux des princesses elles-mêmes, ensuite, qui
échangent directement certaines de leurs connaissances et expériences, parfois
au-delà des frontières. La cour apparaît alors comme un véritable laboratoire
des pratiques périnatales.
Dans ce passage de l'intime, non au public, mais à l'officiel, l'auteure
repense le rôle (politique) des reines qui tentent de faire respecter leur
pudeur, négocient avec l'étiquette, voire mettent en place des pratiques de
restriction des naissances pour ne plus être pour le royaume des " moules à
enfants ".
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