- EAN13
- 9782379337185
- Éditeur
- Passés Composés
- Date de publication
- 31/08/2022
- Collection
- Hors collection Passés composés
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Un printemps sans le peuple
Une histoire arabe usurpée, janvier 2011-novembre 1911
Saber Mansouri
Passés Composés
Hors collection Passés composés
Autre version disponible
-
Papier - Passés Composés 20,00
Une révolution qui n’estime pas les siens, les nourrissons et les valeureuses
travailleuses agricoles, n’en est pas une. « L’histoire révèle sa propre
essence à ceux qu’elle a au préalable exclus d’elle-même », écrit Dostoïevski
; et dans le cas tunisien, les absents, les exclus, les sans verbe, sans
pouvoir donc, sont nombreux. Un livre d’histoire n’est pas une thèse mais un
pont reliant le présent au passé. Or le cas tunisien nous dit l’état du monde
: ceux qui célèbrent le miracle politique oriental advenu en 2011 oublient
qu’une révolution s’écrit par ses propres mots, s’inscrit dans l’histoire par
la grâce de sa propre pensée, de son ambition d’affranchir les siens, de
raconter la rupture avec les anciennes pratiques du pouvoir : le népotisme, la
corruption et le mépris du peuple. La douloureuse question que les Arabes,
politiques et intellectuels, ne veulent pas poser est : Est-ce que le
Printemps arabe a été porté, c’est-à-dire préparé, réalisé et défendu par des
mots et une pensée arabes ? Est-ce que les Arabes de 2011 ont créé
l’essentiel, ce qui fonde un tournant, une œuvre : nommer dans leur propre
langue ce qui leur arrive, c’est-à-dire, leur propre révolution ?
travailleuses agricoles, n’en est pas une. « L’histoire révèle sa propre
essence à ceux qu’elle a au préalable exclus d’elle-même », écrit Dostoïevski
; et dans le cas tunisien, les absents, les exclus, les sans verbe, sans
pouvoir donc, sont nombreux. Un livre d’histoire n’est pas une thèse mais un
pont reliant le présent au passé. Or le cas tunisien nous dit l’état du monde
: ceux qui célèbrent le miracle politique oriental advenu en 2011 oublient
qu’une révolution s’écrit par ses propres mots, s’inscrit dans l’histoire par
la grâce de sa propre pensée, de son ambition d’affranchir les siens, de
raconter la rupture avec les anciennes pratiques du pouvoir : le népotisme, la
corruption et le mépris du peuple. La douloureuse question que les Arabes,
politiques et intellectuels, ne veulent pas poser est : Est-ce que le
Printemps arabe a été porté, c’est-à-dire préparé, réalisé et défendu par des
mots et une pensée arabes ? Est-ce que les Arabes de 2011 ont créé
l’essentiel, ce qui fonde un tournant, une œuvre : nommer dans leur propre
langue ce qui leur arrive, c’est-à-dire, leur propre révolution ?
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