- EAN13
- 9782753559721
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 29/05/2019
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Pour l’humanité
La Ligue des droits de l’homme, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940
Emmanuel Naquet
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Autre version disponible
pLa Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première
histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue,
selon Léon Blum, « un monument constitutif de la République » par sa pérennité
et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de
l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle
forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de
médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus
de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des
trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les
histoires du droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la
justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État
de droit et à l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une
République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs
et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le
droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la
démocratie, la laïcité. Ainsi cherche-t-elle à prolonger la révolution des
droits de l'homme, proposant et infléchissant des réformes, continuant donc
l'affaire Dreyfus, événement fondateur et modèle d'engagement responsable.
Mais les guerres et les dictatures la poussent également à réfléchir et à agir
pour la paix et les peuples. De fait, elle formalise un pari d'union politique
avec le Front populaire qu'elle annonce et initie, non sans difficultés quand
il faut assumer, au lendemain du traité de Versailles et face à la montée des
tensions en raison du nazisme et de la guerre d'Espagne, pacifisme et
antifascisme. Cette articulation sur le politique la fait transcender le
statut de simple groupe de pression pour devenir une scène de la demande
civique : elle œuvre à la socialisation des citoyens, entre le vote et les
partis, devenant l'un des pôles structurants de l'écosystème républicain dans
l'entre-deux-guerres. Reste qu'elle laisse alors en suspens des questions
(droits des « indigènes » et place des femmes dans la Cité par exemple),
révélant les limites d'une promesse humaniste, émancipatrice et universaliste,
entre les principes et le possible./p
histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue,
selon Léon Blum, « un monument constitutif de la République » par sa pérennité
et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de
l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle
forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de
médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus
de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des
trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les
histoires du droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la
justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État
de droit et à l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une
République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs
et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le
droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la
démocratie, la laïcité. Ainsi cherche-t-elle à prolonger la révolution des
droits de l'homme, proposant et infléchissant des réformes, continuant donc
l'affaire Dreyfus, événement fondateur et modèle d'engagement responsable.
Mais les guerres et les dictatures la poussent également à réfléchir et à agir
pour la paix et les peuples. De fait, elle formalise un pari d'union politique
avec le Front populaire qu'elle annonce et initie, non sans difficultés quand
il faut assumer, au lendemain du traité de Versailles et face à la montée des
tensions en raison du nazisme et de la guerre d'Espagne, pacifisme et
antifascisme. Cette articulation sur le politique la fait transcender le
statut de simple groupe de pression pour devenir une scène de la demande
civique : elle œuvre à la socialisation des citoyens, entre le vote et les
partis, devenant l'un des pôles structurants de l'écosystème républicain dans
l'entre-deux-guerres. Reste qu'elle laisse alors en suspens des questions
(droits des « indigènes » et place des femmes dans la Cité par exemple),
révélant les limites d'une promesse humaniste, émancipatrice et universaliste,
entre les principes et le possible./p
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