Modernités de l’Ancien Régime, (1750-1789)
EAN13
9782753568891
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Modernités de l’Ancien Régime

(1750-1789)

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Indisponible

Autre version disponible

On a trop souvent décrit les dernières décennies de l’Ancien Régime comme
l’impuissante et lente agonie d’un pouvoir et d’une société incapables de se
réformer. Certains contemporains eux-mêmes ont répandu l’idée d’une
dégénérescence de la monarchie, d’une incurie de l’État et d’élites crispées
sur leurs privilèges ou leurs préjugés. Pourtant, les comportements
démographiques évoluent de façon sensible, révélant de profondes modifications
des attitudes mentales. Dynamisme et modernité caractérisent des secteurs
importants de l’économie et de la vie sociale. L’agriculture progresse
lentement, mais en mille points ; le pays s’industrialise et le grand commerce
maritime atteint son apogée. Une proportion non négligeable de la noblesse,
voire du clergé, semble réellement imprégnée par le mouvement des Lumières et
s’implique d’ailleurs dans la modernisation de l’économie et la diffusion des
idées nouvelles. La société se passionne pour les découvertes techniques et
les audaces en tout genre. Les idées nouvelles pénètrent largement
l’administration, des intendances jusqu’aux ministères et au pouvoir souverain
lui-même. L’État tente de favoriser et d’accompagner les évolutions
économiques, notamment par des mesures libéralisant la production et les
échanges. La monarchie multiplie aussi les mises en chantier de réformes, avec
une réelle volonté de moderniser le royaume et d’homogénéiser le territoire.
Certaines aboutissent en grande partie (armée, marine, statut des protestants)
; d’autres sont entravées (justice, fiscalité, assemblées représentatives).
Mais si la Révolution introduit une rupture évidente, il convient aussi
d’insister sur les continuités indéniables et l’héritage recueilli. Beaucoup
d’innovations que les gouvernements révolutionnaires reprendront
ultérieurement à leur compte ont été, en fait, conçues et préparées dans la
dernière période de l’Ancien Régime. La Révolution, de 1789 à 1791, a souvent
réalisé les projets que la monarchie avait tentés ou rêvés, ce qui ne
constitue pas le moindre des paradoxes.
S'identifier pour envoyer des commentaires.