- EAN13
- 9782753597396
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 19/01/2024
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Servir le prince en temps de guerre civile
Dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Autre version disponible
Le service implique une hiérarchie et se fonde sur une réciprocité : il
revient au sujet de satisfaire et d’assister les détenteurs du pouvoir, comme
aux détenteurs du pouvoir de reconnaître, d’accréditer et de récompenser le
service rendu. Le service s’accompagne d’un discours mettant en exergue le
dévouement voire le sacrifice, tout en demandant à être confirmé en actes.
Ainsi est-il un fondement de la fidélité aux princes, doit-il être profitable
à chacun, et ouvre-t-il la porte à la négociation. Comment comprendre, dans
une perspective européenne et au sein de la première modernité, le service
comme ce lien fondamental qui innerve tous les rapports d’autorité ? La
réponse ne tient pas à une construction hiérarchique décidée du sommet mais à
des interactions entrecroisées. Elle ne tient pas seulement à des éléments de
discours, mais à des comportements individuels et collectifs entre les sujets
et leurs dirigeants. Elle ne se limite pas aux élites sociales sur lesquelles
l’historiographie a jusqu’ici concentré son attention, mais elle concerne
l’ensemble des acteurs qui invoquent leur attachement indéfectible à un prince
ou à une communauté quelle qu’elle soit (une République, une Église, une
ville, etc.). Au-delà de ces rapports vécus sur un mode personnel et même
charnel avec les dirigeants, le service met en concurrence les convictions
politiques et religieuses. Alors que nombre d’États s’affirment au cours de la
première modernité comme des entités autonomes, le service rendu à la personne
du dirigeant et les obligations ressenties envers l’État, le bien commun ou
l’Église, tendent à se dissocier, voire à entrer en conflit dans le cadre de
guerres civiles et de guerres de Religion. C’est au cœur de ces périodes de
déchirures que le service et la relation au service vivent une mutation
décisive. C’est en leur sein que s’éclairent le plus vivement les pratiques et
les conceptions politiques fondées sur le service dans ses différentes formes,
dans ses actes, dans les imaginaires qu’il met en jeu, dans les négociations
et les conflits qu’il suscite.
revient au sujet de satisfaire et d’assister les détenteurs du pouvoir, comme
aux détenteurs du pouvoir de reconnaître, d’accréditer et de récompenser le
service rendu. Le service s’accompagne d’un discours mettant en exergue le
dévouement voire le sacrifice, tout en demandant à être confirmé en actes.
Ainsi est-il un fondement de la fidélité aux princes, doit-il être profitable
à chacun, et ouvre-t-il la porte à la négociation. Comment comprendre, dans
une perspective européenne et au sein de la première modernité, le service
comme ce lien fondamental qui innerve tous les rapports d’autorité ? La
réponse ne tient pas à une construction hiérarchique décidée du sommet mais à
des interactions entrecroisées. Elle ne tient pas seulement à des éléments de
discours, mais à des comportements individuels et collectifs entre les sujets
et leurs dirigeants. Elle ne se limite pas aux élites sociales sur lesquelles
l’historiographie a jusqu’ici concentré son attention, mais elle concerne
l’ensemble des acteurs qui invoquent leur attachement indéfectible à un prince
ou à une communauté quelle qu’elle soit (une République, une Église, une
ville, etc.). Au-delà de ces rapports vécus sur un mode personnel et même
charnel avec les dirigeants, le service met en concurrence les convictions
politiques et religieuses. Alors que nombre d’États s’affirment au cours de la
première modernité comme des entités autonomes, le service rendu à la personne
du dirigeant et les obligations ressenties envers l’État, le bien commun ou
l’Église, tendent à se dissocier, voire à entrer en conflit dans le cadre de
guerres civiles et de guerres de Religion. C’est au cœur de ces périodes de
déchirures que le service et la relation au service vivent une mutation
décisive. C’est en leur sein que s’éclairent le plus vivement les pratiques et
les conceptions politiques fondées sur le service dans ses différentes formes,
dans ses actes, dans les imaginaires qu’il met en jeu, dans les négociations
et les conflits qu’il suscite.
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