Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)
EAN13
9782757434536
Éditeur
Presses Universitaires du Septentrion
Date de publication
Collection
Histoire et civilisations
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

Presses Universitaires du Septentrion

Histoire et civilisations

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Cette étude sur le clergé mérovingien et carolingien, envisagée dans ses
rapports avec le pouvoir politique et dans son activité pastorale, est saisie
dans une perspective évolutive pour faire ressortir les changements et les
différences selon les temps et les lieux. L’auteur, a dû embrasser une
documentation énorme et pulvérisée : les listes épiscopales ou abbatiales, les
canons des conciles, les capitulaires, les vies des saints lorsqu’elles
existent et il a réussi de la sorte à dégager des constatations nouvelles,
apportant une image vivante, diversifiée et contrastée du monde ecclésiastique
à l’époque franque. On savait déjà que ce monde n’était pas statique et
homogène, mais on ne le savait pas avec une telle précision. Durant cinq
siècles, le clergé fut en quête de son identité : fonctionnaire public ou
homme de Dieu. Ainsi se juxtaposent un Martin qui récuse les dotations
fiscales de l’État et un Rémi qui les sollicite, des clercs mondains attachés
à leurs privilèges et des évêques, inspirés par Lérins qui procèdent à une
conversion des mœurs avant d’entrer en charge, enfin des prélats aristocrates,
ayant un sens aigu du devoir et du droit pour servir de médiateur auprès de
Dieu et du prince et des clercs simoniaques, devenus les serviles vassaux des
clans aristocratiques. Le baptême de Clovis avait laissé espérer une docilité
du pouvoir aux conseils de l’épiscopat, le concile d’Orléans de 511 plaça le
clergé sous la coupe royale. Les revenus des diocèses destinés aux œuvres de
paix furent affectés pour la guerre et les synodes se transformèrent en
tribunaux politiques. Grégoire-le-Grand et les moines luxoviens dénoncèrent
ces vices et affirmèrent une spécificité et une qualité du clergé par un
costume et un mode de vie. Boniface dénonça les falsipiscopi violents et
prévaricateurs puis Chrodegang fit du clergé l’organisateur de la liturgie
impériale et des grandes cérémonies expiatoires pour le salut de l’empire
carolingien. Le bilan dressé en 811 par Charlemagne, de fonctionnaires
corrompus et de médiocres pasteurs, n’est guère flatteur. Cette vision cache
l’action en profondeur des prélats gallo-romains, du Liber Pastoralis et des
irlandais pour faire du clerc un vitae evangelicae imitator et non pas un
simple intendant des grands susceptible de s’engager contre les unions
incestueuses et prônant le repos dominical. Par ailleurs, la prolixité
liturgique d’inspiration orientale s’uniformisa sur le modèle romain pour
mieux répondre et encadrer une religiosité populaire exubérante envers les
reliques et le culte des saints. Le clergé parvint ainsi à s’imposer dans la
société au prix d’une exigence morale interne considérable inspirée par le
courant monastique et d’une soumission progressive des pêcheurs à une
pénitence non moins rigoureuse.
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