La Violence, une histoire sociale, France, XVIe-XVIIIe siècles
EAN13
9782876737624
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Violence, une histoire sociale

France, XVIe-XVIIIe siècles

Champ Vallon

Epoques

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Des hommes qui vengent leur père, leur frère ou leur sœur, des maris qui tuent
en flagrant délit d’adultère, des pères qui mutilent l’enfant menaçant
l’honneur de la famille… À partir des lettres de rémission, une source
méconnue, bruissante des affrontements de violence et de sang qui traversent
et perturbent les relations interpersonnelles, ce livre porte sur l’homicide
vécu au quotidien, du siècle de la Renaissance à celui des Lumières : il en
définit les composantes, il en esquisse l’évolution et ambitionne de proposer
une explication globale en offrant un modèle de compréhension et
d’intelligibilité de la société de l’époque moderne.L’évolution n’a pas été
linéaire : la violence s’exacerbe au XVIe siècle, notamment dans le cas du
duel, puis décline, jusqu’à atteindre un point bas dès le début du XIXe
siècle. À la théorie du procès de civilisation, chère au sociologue Norbert
Elias, maints aspects des affrontements du siècle de la Renaissance et des
guerres de Religion ne se conforment pas. Aussi, la première originalité de
cet ouvrage est-elle d’emprunter son paradigme explicatif à Émile Durkheim :
la violence diminue parce que déclinent les causes qui y portent, c’est-à-dire
l’attachement à des groupes, et d’abord aux groupes de parenté, ainsi qu’aux
communautés confessionnelles au temps de la déchirure religieuse et des «
guerriers de Dieu ».Ce livre permet de comprendre le poids des devoirs issus
des liens du sang, encore très forts au XVIe siècle : à la fois une solidarité
impérieuse et une obligation intransigeante de défense de son honneur, un
honneur conçu comme collectif et absolu. L’attention accordée aux femmes est
toujours très forte : épouses, sœurs et filles occupent, au cœur de ces
conflits de violence, une position centrale. Une autre originalité de
l’ouvrage est de calculer des taux d’homicide : taux très élevés dans le cas
du duel, puis déjà bas dans la société rurale du XVIIIe siècle. Il montre
enfin l’affaiblissement des liens de parenté, corrélé au resserrement du lien
conjugal, ainsi que la relativisation et l’individualisation de l’honneur,
portées par le désir de plus en plus impérieux d’un épanouissement
individuel.L’aspiration au bonheur serait-elle le meilleur remède à la
violence ?
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