Les tremblements de terre aux XVIIe et XVIIIe siècles, La naissance d'un risque
EAN13
9791026705277
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les tremblements de terre aux XVIIe et XVIIIe siècles

La naissance d'un risque

Champ Vallon

Epoques

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Les tremblements de terre sont les grands absents des manuels scolaires, les
oubliés de l’histoire de France. Pourtant, l’exploration des archives et des
sources historiques fait apparaître que plus de 750 séismes ont frappé le
territoire français aux XVIIe, et XVIIIe siècles, dont plus de 250 ont causé
des dommages matériels, pour certains considérables. Grégory Quenet révèle ici
un pan ignoré de la mémoire longue de la » nation France « , tout en mettant
au jour de curieux épisodes : quelques jours après son mariage avec Marie-
Thérèse, dans les Pyrénées, le jeune Louis XIV ressent le terrible tremblement
de terre du 21 juin 1660 et cette coïncidence suffit pour faire courir des
rumeursd’un mauvais présage. Peu de temps après, paraît un poème qui érige
pour la première fois les secousses sismiques en signe politique positif,
annonçant la manière dont elles deviennent un attribut d’un souverain tout-
puissant, dans la poésie, le théâtre et l’opéra… Les savants ne sont pas en
reste : les membres de l’Académie Royale des Sciences de Paris entendent près
de deux cents communications sur le sujet en un siècle et demi. Cette histoire
tellurique méconnue se déploie sur un théâtre européen : le 11, novembre 1755,
Lisbonne est détruite par un séisme exceptionnel, suivi d’un tsunami et d’un
incendie non moins monstrueux. Cet événement ébranle l’Europe entière,
suscitant des dons multiples et un débat philosophico-théologique de grande
ampleur sur l’existence du Mal. L’opinion publique se passionne pour les
querelles scientifiques sur la cause des tremblements de terre, qui voient la
victoire des théories électriques. Quant au roi de Prusse, Frédéric le Grand,
en 1756, il décide de faire interdire l’existence des tremblements de terre
dans son royaume, menaçant de jeter en prison quiconque prétendra en avoir
ressenti un ! Loin de l’anecdote, tous ces épisodes révèlent la manière dont
les tremblements de terre, mal connus et mal définis au début du XVIe siècle,
deviennent peu à peu un objet scientifique, juridique, politique et culturel,
aux contours de plus en plus précis. Ils cristallisent les interrogations des
Lumières sur la nécessité et les moyens de lutter contre les catastrophes et
le mal physique. La conviction que les secousses se multiplient après 1750
hante les observateurs et les passions telluriques trouvent leur paroxysme en
France. Du fléau de Dieu au risque naturel, ce livre fait pour la première
fois des tremblements de terre un objet d’histoire, qui réfracte les peurs
individuelles et collectives, réelles et imaginaires, tout en témoignant des
débats et des combats qui sont à la source de notre modernité.
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