Thessalonique, Chroniques d'une ville prise
EAN13
9791027900237
Éditeur
Éditions Anacharsis
Date de publication
Collection
Famagouste
Langue
français
Langue d'origine
grec moderne (après 1453)
Fiches UNIMARC
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Thessalonique

Chroniques d'une ville prise

Éditions Anacharsis

Famagouste

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En l’an 904 les pirates Sarrasins de Crête surgissent devant Thessalonique,
pillent la ville et réduisent ses habitants en esclavage ; en 1185, ce sont
les Normands de Sicile qui sèment la ruine et la désolation ; en 1430 enfin,
les Turcs mettent la ville à sac et en prennent définitivement possession. De
ces trois événements catastrophiques, nous rendent compte trois témoins qui
ont connu les préparatifs de l’assaut, l’installation du siège, la défense
rageuse des habitants, l’incurie de la soldatesque, l’irruption brutale des
assaillants, le meurtre et l’incendie, la capture enfin. Les récits
saisissants qu’ils nous livrent de la furie du carnage et des humiliations
sont comme la relation d’un même scénario, partagé partout et toujours par les
villes assiégées enlevées par la force. Pourtant, dès lors que le travail
d’écriture apprivoise le traumatisme, les enjeux littéraires prennent le pas
sur la restitution de l’événement. La narration se fait alors instrument d’un
appel au secours ou d’une vindicte réorientée, comme si l’outrage des
violences infligées par les barbares — qui somme toute n’agissent que
conformément à leur nature —, devait être recyclé dans des réquisitoires
contre le pire ennemi, celui de l’intérieur, afin que puisse s’exprimer la
détresse des vaincus. L’évocation des malheurs collectifs se trouve ainsi
insérée dans la trame plus intime des souffrances individuelles, et le récit
historique byzantin, d’ordinaire saturé de formules obligées, se libère et
devient le contexte d’émergence d’une littérature ancrée dans l’émotion.
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