- EAN13
- 9782742774890
- ISBN
- 978-2-7427-7489-0
- Éditeur
- Actes Sud
- Date de publication
- 10/10/2008
- Collection
- ARTS ET BEAUX L
- Nombre de pages
- 418
- Dimensions
- 33,2 x 25 x 4,2 cm
- Poids
- 3290 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 709.496
- Fiches UNIMARC
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« Un charme dont je ne me déprendrai jamais m'a été jeté par l'islam, au temps où j'habitais la rive du Bosphore, et je subis de mille manières ce charme-là, même dans les choses, dans les dessins, dans les couleurs », écrit Pierre Loti. Pour lui, comme pour Nerval ou Le Corbusier, la ville est le « rêve d'un homme éveillé ». Ce ravissement a perduré par-delà les siècles, les styles et les vicissitudes d'une ville et d'un peuple.
Ce livre de référence, dirigé par l'historienne de l'art byzantin Tania Velmans, recouvre un très large spectre, allant du IVe au XIXe siècle, de la Byzance constantinienne à l'Istanbul de l'ère industrielle. Chaque étude, avec un angle de vision aigu, sonde les différentes strates de développement de la « Ville des villes », depuis sa fondation, sur la côte européenne de la Propontide, et l'édification de ses premiers monuments.
L'activité constructive et artistique des souverains, empereurs byzantins ou sultans ottomans, a connu une effervescence et un faste sans précédent. L'immense profusion d'églises, de basiliques, de cathédrales, de chapelles ou de mausolées atteint son apogée à l'époque byzantine avec les églises Saint-Jean-de-Studius, Saint-Polyeucte, Saints-Serge-et-Bacchus et, bien sûr, Sainte-Sophie. Eugenio Russo, professeur d'archéologie et d'histoire de l'art, dans une étude comparée très érudite des églises Saint-Polyeucte et Saints-Serge-et- Bacchus en particulier, se penche sur la structure des deux édifices, sur les jeux de proportions et sur la riche décoration qui les orne, chapiteaux « en corbeille » polylobée, chapiteaux-imposte ioniques, archivoltes, piliers, colonnes ouvragées, panneaux sculptés : l'architecture byzantine, à l'opposé de la grecque, est une architecture d'intérieur. La sculpture est représentée par l'école d'Aphrodisias, avec ses portraits marmoréens aux regards « pneumatiques » ; l'art funéraire, par les sarcophages sculptés, tel celui de Sarigüzel ; l'art officiel, par les statues, les colonnes commémoratives et le missorium en argent représentant les trois Augusti (Théodose Ier en majesté qu'entourent Valentinien II et Arcadius) ; la peinture, enfin, les décor pariétaux, les mosaïques, les fresques et les icônes, telle la Vierge Eleousa, illustrent l'immense richesse artistique de la Byzance des premiers siècles.
La période ottomane déploie une égale créativité.
Dans un premier temps, l'architecture religieuse transforme en mosquées des églises préexistantes, sans altérer leur structure mais en y ajoutant des minarets cerclés de balcons : ainsi à Sainte-Sophie. Peu à peu, mosquées ou complexes monumentaux comprenant médersas, hospices et écoles, dont les sultans sont les commanditaires, surgissent. Les mosquées de Bayezid II et de Sélim Ier, les constructions de Sinan, auquel le nom de Soliman est indissolublement lié, marquent Constantinople de leur beauté. La décoration intérieure est chatoyante — que l'on pense aux panneaux d'Iznik ornant de bleu et de rouge corail les mihrabs de la mosquée de Sokollu Mehmed Pacha ou de la Selimiye, ou aux médaillons et frises calligraphiés.
Au XIXe siècle, maintes réformes, maintes transformations urbaines confèrent à l'architecture, souvent décriée mais ancrée dans la reviviscence ottomane, un nouvel essor. Les voyages au Levant, en particulier à Istanbul, facilités par les nouvelles liaisons maritimes et ferroviaires, contribuent à nourrir le mythe de la ville au « passé immuable », rayonnant d'une beauté profonde, d'une inépuisable vitalité. Théophile Gautier l'écrira à l'un de ses amis : « Je me sens mourir d'une nostalgie d'Asie Mineure » ...
Ce livre de référence, dirigé par l'historienne de l'art byzantin Tania Velmans, recouvre un très large spectre, allant du IVe au XIXe siècle, de la Byzance constantinienne à l'Istanbul de l'ère industrielle. Chaque étude, avec un angle de vision aigu, sonde les différentes strates de développement de la « Ville des villes », depuis sa fondation, sur la côte européenne de la Propontide, et l'édification de ses premiers monuments.
L'activité constructive et artistique des souverains, empereurs byzantins ou sultans ottomans, a connu une effervescence et un faste sans précédent. L'immense profusion d'églises, de basiliques, de cathédrales, de chapelles ou de mausolées atteint son apogée à l'époque byzantine avec les églises Saint-Jean-de-Studius, Saint-Polyeucte, Saints-Serge-et-Bacchus et, bien sûr, Sainte-Sophie. Eugenio Russo, professeur d'archéologie et d'histoire de l'art, dans une étude comparée très érudite des églises Saint-Polyeucte et Saints-Serge-et- Bacchus en particulier, se penche sur la structure des deux édifices, sur les jeux de proportions et sur la riche décoration qui les orne, chapiteaux « en corbeille » polylobée, chapiteaux-imposte ioniques, archivoltes, piliers, colonnes ouvragées, panneaux sculptés : l'architecture byzantine, à l'opposé de la grecque, est une architecture d'intérieur. La sculpture est représentée par l'école d'Aphrodisias, avec ses portraits marmoréens aux regards « pneumatiques » ; l'art funéraire, par les sarcophages sculptés, tel celui de Sarigüzel ; l'art officiel, par les statues, les colonnes commémoratives et le missorium en argent représentant les trois Augusti (Théodose Ier en majesté qu'entourent Valentinien II et Arcadius) ; la peinture, enfin, les décor pariétaux, les mosaïques, les fresques et les icônes, telle la Vierge Eleousa, illustrent l'immense richesse artistique de la Byzance des premiers siècles.
La période ottomane déploie une égale créativité.
Dans un premier temps, l'architecture religieuse transforme en mosquées des églises préexistantes, sans altérer leur structure mais en y ajoutant des minarets cerclés de balcons : ainsi à Sainte-Sophie. Peu à peu, mosquées ou complexes monumentaux comprenant médersas, hospices et écoles, dont les sultans sont les commanditaires, surgissent. Les mosquées de Bayezid II et de Sélim Ier, les constructions de Sinan, auquel le nom de Soliman est indissolublement lié, marquent Constantinople de leur beauté. La décoration intérieure est chatoyante — que l'on pense aux panneaux d'Iznik ornant de bleu et de rouge corail les mihrabs de la mosquée de Sokollu Mehmed Pacha ou de la Selimiye, ou aux médaillons et frises calligraphiés.
Au XIXe siècle, maintes réformes, maintes transformations urbaines confèrent à l'architecture, souvent décriée mais ancrée dans la reviviscence ottomane, un nouvel essor. Les voyages au Levant, en particulier à Istanbul, facilités par les nouvelles liaisons maritimes et ferroviaires, contribuent à nourrir le mythe de la ville au « passé immuable », rayonnant d'une beauté profonde, d'une inépuisable vitalité. Théophile Gautier l'écrira à l'un de ses amis : « Je me sens mourir d'une nostalgie d'Asie Mineure » ...
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