Le cheval dans tous ses états

Imaginez que le cheval disparaisse de notre quotidien pour mieux le protéger des demandes abusivescausées par les humains. Il s’agit là d’une hypothèse qui vise à garantir le bien-être des équidés ensupprimant la relation d’exploitation que nous entretenons. Mais cette idée de permettre auxchevaux d’accéder à une vie meilleure, aussi sincère qu’elle puisse paraître, doit-elle aboutir àl’abolition de l’équitation, qui concerne aujourd’hui pratiquement trois quarts des chevaux et plusd’un million de fidèles ? Il s’agit là pour nous d’une fiction qui fait l’impasse sur les relations deproximité que les humains ont su nouer avec les chevaux et qui s’imposent, de manièrecontemporaine, comme des garde-fous à la maltraitance des animaux. Nous héritons d’un animalqui a marqué notre histoire et qui est associé à un univers de sentiments. Le cheval ouvre des pistesqui nous engagent à conserver plus que jamais une relation de dépendance réciproque avecl’ensemble du vivant. Le Cheval dans tous ses états nous rappelle que l’animal est d’abord unemblème de notre conquête culturelle et sociale qui a, au fil des siècles, fait du cheval davantage uncompagnon qu’une force de travail. Plus qu’un atout économique il faudrait parler de figureécologique et sanitaire à son égard. Autant de facettes qui réveillent la force symbolique etémotionnelle détenue par les chevaux.