- EAN13
- 9782352554257
- ISBN
- 978-2-35255-425-7
- Éditeur
- Éditions de l'Épure
- Date de publication
- 05/11/2024
- Collection
- FAIM DE LHISTOI
- Nombre de pages
- 560
- Dimensions
- 21 x 15,7 x 5 cm
- Poids
- 934 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Cuisine soviétique. Le livre de la nourriture bonne et saine
Guélia Pevzner
Éditions de l'Épure
Faim De Lhistoi
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N’est-ce pas une drôle d’idée que de publier un livre de cuisine soviétique au milieu d’une guerre déclenchée par une ancienne république soviétique contre une autre, la Russie contre l’Ukraine ? Pourquoi garder le souvenir d’un ouvrage conçu comme un outil de propagande, dont les premières éditions commençaient par une citation de Staline, et dont le texte entier glorifiait l’industrie alimentaire de l’URSS ?
Et pourtant, aujourd’hui, alors que la nostalgie de l’Union soviétique se renforce – tout comme la persécution de la mémoire historique – il vaut la peine d’être lu attentivement, ce document d’époque. De là, et en dépit des volontés de ses auteurs, apparaît une Histoire dont rien ne subsistait dans le discours officiel. Des détails involontaires de recettes trahissent un manque constant de nourriture, une absence d’appareils électroménagers de base et un dur travail domestique. Au travers d’une fausse “amitié des peuples”, dont auraient dû témoigner les recettes ukrainiennes, kazakhes, arméniennes ou autres, on entrevoit les famines artificiellement provoquées dans les mêmes Ukraine ou Kazakhstan. Enfin, dans le livre, il n’y a pas un mot sur le Goulag, mais ce silence devient encore plus assourdissant face au calcul minutieux des calories nécessaires au travail physique. Le Livre de la cuisine bonne et saine est la bible de la cuisine soviétique à deux facettes. Des recettes inaccessibles utilisant des ingrédients jamais vus par la population y côtoient d’autres, simples et abordables. Le monstre idéologique né dans les heures sombres du stalinisme est aussi imbibé de moments de vie réelle. La mémoire de cette cuisine est chérie dans les familles. La première édition du livre a vu le jour en 1939, après la Grande Terreur. La dernière est parue en 1999, lorsque l’URSS n’existait plus. Entre ces deux dates, huit millions d’exemplaires ont été tirés. Malgré ces énormes tirages, il n’y en a pas eu assez pour tout le monde et le livre reste un objet rare et recherché. Aujourd’hui, il sert toujours comme un ouvrage de cuisine, mais aussi comme support pour mieux comprendre les origines de la tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Et pourtant, aujourd’hui, alors que la nostalgie de l’Union soviétique se renforce – tout comme la persécution de la mémoire historique – il vaut la peine d’être lu attentivement, ce document d’époque. De là, et en dépit des volontés de ses auteurs, apparaît une Histoire dont rien ne subsistait dans le discours officiel. Des détails involontaires de recettes trahissent un manque constant de nourriture, une absence d’appareils électroménagers de base et un dur travail domestique. Au travers d’une fausse “amitié des peuples”, dont auraient dû témoigner les recettes ukrainiennes, kazakhes, arméniennes ou autres, on entrevoit les famines artificiellement provoquées dans les mêmes Ukraine ou Kazakhstan. Enfin, dans le livre, il n’y a pas un mot sur le Goulag, mais ce silence devient encore plus assourdissant face au calcul minutieux des calories nécessaires au travail physique. Le Livre de la cuisine bonne et saine est la bible de la cuisine soviétique à deux facettes. Des recettes inaccessibles utilisant des ingrédients jamais vus par la population y côtoient d’autres, simples et abordables. Le monstre idéologique né dans les heures sombres du stalinisme est aussi imbibé de moments de vie réelle. La mémoire de cette cuisine est chérie dans les familles. La première édition du livre a vu le jour en 1939, après la Grande Terreur. La dernière est parue en 1999, lorsque l’URSS n’existait plus. Entre ces deux dates, huit millions d’exemplaires ont été tirés. Malgré ces énormes tirages, il n’y en a pas eu assez pour tout le monde et le livre reste un objet rare et recherché. Aujourd’hui, il sert toujours comme un ouvrage de cuisine, mais aussi comme support pour mieux comprendre les origines de la tragédie qui se déroule sous nos yeux.
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