Byzance : économie et société - Du milieu du VIIIe siècle à 1204, Du milieu du VIIIe siècle à 1204
EAN13
9782718194806
ISBN
978-2-7181-9480-6
Éditeur
Editions Sedes
Date de publication
Collection
Regards sur l'histoire
Nombre de pages
384
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
533 g
Langue
français
Code dewey
949.502
Fiches UNIMARC
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Byzance : économie et société - Du milieu du VIIIe siècle à 1204

Du milieu du VIIIe siècle à 1204

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Editions Sedes

Regards sur l'histoire

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Introduction?>L'Empire byzantin s'est profondément transformé entre 750 et 1204. Au milieu du VIIIe siècle, Byzance est affaiblie par les invasions, dépeuplée par les pestes, ses villes sont en grande partie ruinées et seule Constantinople peut encore faire figure de très grande ville. Mais même à Constantinople les espaces vides sont nombreux à l'intérieur de l'enceinte de Théodose. Au cours des deux siècles suivants cependant, la population progresse et l'Empire reprend certains des territoires perdus au VIIe siècle. Cet élan conquérant se nourrit aussi de la conscience d'appartenir à un Empire prestigieux, et de fierté à l'égard de l'héritage culturel grec et de l'héritage politique et juridique romain. Le prestige de Constantinople attire les marchands venus des contrées lointaines, à la recherche des produits de luxe que fournit la capitale byzantine comme les soies précieuses, les pièces d'orfèvrerie et les objets d'art... Les navires de commerce affluent vers Constantinople et l'Empire byzantin négocie des traités de commerce. La société byzantine se sent alors supérieure dans son organisation et produit des œuvres sur la bonne manière d'organiser les cérémonies ou de classer les régions.Point intermédiaire entre l'Occident latin et de l'Orient musulman, l'Empire byzantin se trouve impliqué dans le conflit entre ces deux mondes. Il est plus proche des Latins par son adhésion au christianisme, mais comprend mieux les façons de négocier ou parfois de vivre des sociétés musulmanes voisines. Au XIIe siècle, Byzance emploie des mercenaires latins pour affronter les Turcs en Anatolie, et se trouve menacée à l'Ouest par les Normands de Sicile. Son expansion économique se poursuit. Constantinople est plus que jamais une cité cosmopolite où se côtoient des populations venues de l'Occident latin, des Balkans et des plaines de Russie, mais aussi du lointain Caucase, des États latins d'Orient ou d'Égypte. L'exacerbation des sentiments identitaires conduit cependant à un affrontement dont sont victimes les Latins en 1182, et finalement l'Empire byzantin lui-même lors du détournement de la IVe croisade.En 1204, l'empereur n'est guère plus qu'un souverain chrétien parmi d'autres, mais les campagnes n'ont jamais été aussi peuplées, les villes des Balkans sont stimulées par le développement de l'artisanat et le commerce des denrées agricoles. Constantinople, fréquentée par tous les peuples de la Méditerranée, a presque retrouvé sa population de l'époque protobyzantine. L'affaiblissement - relatif - du pouvoir politique et la prospérité économique, que Byzance partage avec le reste de l'Europe, ne sont en effet pas contradictoires.Le sujet abordé n'inclut pas l'histoire politique, mais on ne saurait ignorer les structures de cet Empire. Les premiers chapitres sont donc consacrés à brosser le tableau d'un monde au centre duquel se trouve la figureimpériale. L'empereur est à la fois tout puissant et attaquable. Les bureaux, l'armée et l'aristocratie de la capitale sont dans les mains de l'empereur qui nomme aux charges et aux dignités. Ce livre propose une étude des groupes sociaux de l'Empire. Le principal est aussi le plus méconnu : les paysans forment l'essentiel de la population byzantine, mais les sources sont peu loquaces à son sujet, à l'exception des archives athonites. Leur travail cependant nourrit et enrichit le reste de la société qu'il s'agisse de l'aristocratie, du haut clergé ou des moines. La société byzantine est une société chrétienne, qui est fière d'avoir été le creuset de la théologie définie lors des conciles œcuméniques qui se sont tenus à Nicée, Constantinople, Éphèse ou Chalcédoine. Chaque Byzantin peut se poser la question de la vie monastique, qui lui est présentée comme la voie royale vers le salut. L'inquiétude pour le salut explique l'afflux de donations vers les monastères et les institutions charitables, ce qui opère d'importants transferts de revenus. La vie du Byzantin est rythmée par les fêtes et les prières liturgiques animées par le clergé byzantin qui encadre les fidèles.Cet empire est fortement centralisé et Constantinople attire les talents en tout genre et les ambitieux. Les carrières se font à Constantinople, l'enseignement y est plus approfondi que partout ailleurs et les brillantes cérémonies sont sans équivalent dans le reste de l'Empire. Constantinople a en effet conservé son cadre antique, dans une large mesure : elle dispose jusqu'en 1204 d'un hippodrome orné de nombreuses statues antiques, de fora dominés par de monumentales colonnes, de rues à portique comme il en existait dans un grand nombre des villes de l'Antiquité tardive. Constantinople doit être nourrie, elle attire à elle les marchands qui viennent lui offrir les produits de toute la Méditerranée et de l'Orient que sa nombreuse et riche population a la capacité d'acquérir.Constantinople ne résume pas l'Empire cependant et il y a des identités régionales fortes, particulièrement aux marges de l'Empire, en Italie et en Syrie. Ces régions éloignées ne sont pas pour autant dissidentes, même si leur population parle une autre langue que le grec et appartient à d'autres Églises que l'Église byzantine.La pérennité byzantine est remarquable et s'explique par la faculté d'adaptation des structures politiques, administratives et sociales de l'Empire. L'impression d'immobilisme transmise par les Byzantins eux-mêmes, à travers les Taktika et plus généralement les discours sur l'éternité de l'Empire ou la préservation de l'idéal constantinien, est trompeuse. L'historiographie du dernier demi-siècle a transformé notre vision de l'Empire. Alors qu'on le croyait en marge du développement économique de l'Europe occidentale, il apparaît au contraire qu'il bénéficie du regain démographique et de l'expansion économique du reste du monde chrétien, tout en gardant ses spécificités politiques, administratives et fiscales. La question mise au concours est donc aussi l'occasion de faire le point sur ces changements historiographiques.Pour décrire ces siècles les plus glorieux de la Byzance médiévale, l'analyse des principaux groupes sociaux a donc été privilégiée, sans négligerles aspects économiques. C'est ainsi que la fiscalité est associée au monde paysan ou la production monétaire à Constantinople. Ce manuel ne vise pas une impossible exhaustivité - on n'y cherchera pas une étude régionale systématique - mais à être un instrument de travail commode. Pour cette raison, il offre de nombreux exemples appuyés sur de larges citations, qui doivent permettre aux étudiants d'illustrer leurs copies.Ma dette est grande à l'égard de ceux qui m'ont aidé dans les différentes étapes de la fabrication de ce livre. Je remercie tout particulièrement Jean-Claude Cheynet de m'avoir fourni des tableaux de données et des éléments de ses cours. Ma famille a été largement mise à contribution et m'a remarquablement soutenue dans cet effort. Le lexique a été composé par Marie-Françoise Chevallier-Le Page, les dessins sont de Laure-Hélène Caseau. Jean Chevallier, Yvette Caseau, Marie-Françoise Chevallier-Le Page, Michel Perrin et Jean-Claude Cheynet ont relu tout ou partie des différents chapitres. Je tiens aussi à remercier avec laquelle j'ai préparé les travaux dirigés d'agrégation et qui m'a permis d'utiliser notre travail commun. Des remerciements vont enfin à Marie Lécrivain pour son travail d'édition et sa patience.?>Chapitre I?>Le pouvoir impérial?>002DEVENIR EMPEREUR?>L'héritage des empereurs romains et celui de ConstantinQuand on regarde l'image de l'empereur Constantin Monomaque à Sainte-Sophie, avec ses riches vêtements sur lesquels court le lôros décoré de perles et de pierres précieuses et portant sa couronne à pendeloques, on ne pense pas immédiatement que les empereurs byzantins se considéraient comme les héritiers légitimes des empereurs romains. Entre Auguste et Constantin IX les images du pouvoir qui se met en scène sont toujours aussi importantes, mais le style a changé. Et cependant, il reste de nombreuses traces de l'origine romaine du pouvoir impérial : c'est toujours une magistrature qui comporte l'imperium, le droit de commander et de juger, et qui doit être exe...
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